Acrobates patientes ou esclaves serviles, les herbes courbent l’échine
S’agitent et s’affolent sans répit
Dans une danse qui s’affranchît du tempo
Une horde hirsute et indisciplinée assaille mon visage où s’enferme mon regard
Moi, debout sur la rive, je m’enracine
Mes deux pieds plantés en X
Je suis là
Le coeur dynamité
Les pensées qui s’arrachent comme un Boeing dans le ciel
Les cris ravalés plus profond que ma gorge
Dans mon ventre où je voudrais qu’ils s’abîment
Une ambulance passe
Sirènes hurlant et gyrophares clignotant
Mais la douleur occupe mes oreilles
Il en faudrait cent mille pour remplir le silence
Serait-ce assez pour braver le vide?
Je suis insensible
Aux froufrous des feuilles
A la lumière du fleuve
A la chaleur du soleil
Au bonheur des passants
Cette chienne, la salope jubile
La mort m’a prise par surprise.
« L’art nous est donné pour nous empêcher de mourir de la vérité. »
Nietzsche– La Volonté de puissance
Cette nuit-là, il n’y avait pas de nuages dans le ciel du festival. Et rien de ce qui a existé N’existerait Jamais plus.
Cette nuit-là, il y avait le jazz de Masego, la chaleur du saxophone et les cris des fans dans la foule.
Sous les spotlights, en avant de la scène, Un point qui se détachait comme le ciel, l’eau, la mer, l’air ou l’espace. Un petit point bleu turquoise, Ma robe ample et mobile comme une invitation au voyage. Ma robe bleu serein comme, lorsque, tranquille, On est en partance pour des rêves par-delà les paupières Ou des illusions sans frontières.
Cette nuit-là, c’était l’été, on s’évaderait. Cette nuit-là, je prierais Dieu, mais ce serait pour rien. Pourtant, des roses pleuvraient bien du ciel. Et des billets de 100$ venant d’un royaume qui n’existait pas me permettraient les fantaisies les plus folles.
Pick-up : la batterie casse enfin le silence. Puis clé sur clé, la mélodie remplit la salle. Et enfin sa voix qui crève l’air Et installe le groove Pendant que tournent les loops, s’enchainent les couplets et les Da-Di-La-La des refrains.
J’ai fermé les yeux pour tout absorber sans limite. Pendant des heures, j’ai chanté à tue-tête des ritournelles vives. Battu le tempo en agitant le bras au-dessus des têtes. Comme des milliers de hampes supportant les figures.
Avec la foule, j’ai chanté ces rimes qui parlaient de nous. Mon corps a marqué la cadence suivant les variations de la gamme.
Mais en moi, toutes les cordes ont rompu. Mes yeux ne savent plus déchiffrer la partition. Mes mains sont incapables de jamer.
Mes pieds, toujours en retard d’une mesure.
Ad lib.
Fill, Fla, Tadow. C’est là que je t’ai vue. En fait, plutôt lui que j’ai reconnu dans la foule bigarrée qui se ruait dehors.
De toi, pour être précise, je n’ai aperçu qu’un turban et un visage. Celui d’une autre plutôt, qui n’est ni toi ni l’autre. Ce visage, qui n’est, chaque fois, ni tout à fait le même ni tout à fait un autre.
Au milieu des corps portée par le rythme, toi, tu étais immobile, Regardant droit devant Fixant je ne sais quoi.
Ton visage impassible contrastait avec les sourires radieux. Les lèvres serrées, étais-tu fâchée ou triste? Tu avais l’air d’arriver d’un autre temps. Une soie mauve, savamment enroulée sur ta chevelure qu’on devinait abondante sous le tissu mordoré.
Dans cette agitation, alors que les mots jaillissaient tout autour, Rebondissant sur les rondes et virevoltant sur les croches, Anita, as-tu entendu le silence du battement de mon coeur? Mon coeur qui a figé alors que ma main s’agitait.
Toi, ce n’était pas moi que tu regardais puisque moi, je n’étais pas là. Non pas là. Pas là du tout. Pas même un petit peu. Même pas le temps d’un silence, d’une blanche ou d’un soupir.
Plus là pour lui qui te suivait. Plus là pour lui qui m’ignorait.
Plus là pour lui qui fuyait mon salut.
Dans la lumière crue des néons, j’ai vu ta peau chromatique
Luisant comme le visage de la jeune fille de Depht, Clair, lumineux, tendre et doux, Anita, ton visage semblait éclairé de l’intérieur.
Dis, Anita, étais-tu heureuse ou triste? Oh, Mon Anita, dis-moi, de quelle couleur sont tes yeux? Sont-ils marrons, verts ou bien bleus? Anita, Oh, dis-moi, ton café? Comment tu le bois?
Qui étais-tu? Je pose la question pourtant je ne devrais pas : tu es si familière : Petit portrait de 15 par 17. Composition et couleurs très simples : du bleu, de l’ocre, du jaune. Quelques traits, peu marqués, fondus : la ligne du nez, invisible.
On doit t’imaginer.
Pourtant, sur la toile, il y a bien une jeune fille qui regarde par-dessus son épaule; elle est coiffée d’un turban exotique et porte une perle à l’oreille que frappe une source de lumière lointaine.
Une jeune fille Inquiète, intrigante, mystérieuse Curieuse, jeune, perdue Énigmatique, surprenante, volontaire
C’est un idéal sur un fond noir : symbole ambigu de pureté ou de vanité?
Une jeune fille Belle, désirable, sensuelle Amoureuse, tendre, triste
Une jeune fille Bonne, dévouée, douce Lumineuse, passionnée, vive Paisible, simple, vraie.
Pourtant, l’essentiel nous échappe toujours : regarder n’est pas voir…
LA SI DO, j’ai improvisé un solo. Avant qu’arrive le sol, je me suis rattrapée, j’ai changé de ton jusqu’à la dernière note.
FA MI RÉ, c’est le dernier accord, plus une croche sur la portée.
Hoping for a life more sweeter Instead I’m just a story repeating…
Sweeter – Leon Bridges
Et toi, tu dors
Du sommeil du juste
Tranquille et lisse
Pourquoi en serait-il autrement
D’ailleurs
Pourquoi troubler ton souffle si doux
Pourquoi t’alarmer
Pourquoi
Pour quoi
Tu es si jeune.
Moi, j’ai les yeux qui roulent
Sur la peinture défraîchie du plafond
Attendant l’aube
De désirs en délires
Avec l’envie rêveuse et vorace
Avec l’esprit tranchant comme un glaive
Avec l’espoir d’un jour nouveau
Ce poème a été composé par mon papa, Robert Couzon, le 21 août 2020, touché par mon émotion au moment de quitter pour toujours cette maison dont la restauration a été toute une aventure. Merci à tous les artisans et amis qui m’ont aidée et soutenue dans cette entreprise audacieuse mais tellement riche d’apprentissages de toutes sortes.
L’ancestrale
Du ciel est tombée une larme
Au toit pointu de ma maison.
Il est rompu, soudain, le charme
Qui l'habitait, chaque saison.
J'avais mis dans son cœur de pierre
Mes joies, mes peines et mes passions.
J'y ai aimé, hors les frontières
Et même plus que de raison.
Quand le vent froid et les tempêtes
Nous jetaient sous sa protection,
Je savais que la maisonnette
Avait vu pires conditions.
Si ses murs avaient la parole
Pour nous livrer tous leurs secrets
Ils en diraient des choses folles
Portées loin par un vent mauvais.
Mais aujourd'hui, moi, je te pleure
Dans un dernier regard lointain
En ne gardant que le bonheur
Que tu m'offrais chaque matin.
J’ai marché sur le chemin dans la lande déserte en direction des falaises de craie. Leur blancheur immaculée sous la Lune faisait comme un linceul qui se dressait contre les flots noirs de l’océan. Il y avait le vent agitant les bruyères et sifflant sur l’écume. Il y avait le tumulte de la nature sauvage et indomptée. Il y avait mon coeur battant la chamade. Que trouverais-je au bout du chemin? Quel avenir pour moi, désormais?
Une étoile avait brillé plus fort un court instant dans le ciel. Était-ce le signe de la mort d’un monde ou l’étincelle qui précédait la naissance d’un nouveau?
Je marchais lentement, sans craindre la morsure du vent sur ma peau à peine couverte ni les bruits étranges et inquiétants qui surgissaient de nulle part. Tu m’avais donné rendez-vous.
Sur le chemin sinueux qui menait à la baraque, mes sandales laissaient leurs empreintes quelques instants : des traits en forme de flèches qui n’indiquaient qu’une direction. Avancer, un pas devant l’autre, portée par la patience; encore quelques mètres et j’y serais.
La chaumière était là depuis des centaines d’années, tenant encore debout, malgré tout. Elle avait une allure singulière avec ses murs légèrement inclinés, ses volets bleus dépareillés et son toit de chaume dans lequel les linottes avaient fait leur nid. À l’intérieur, ses murs étaient imprégnés de l’odeur des embruns et la fraîcheur qui y régnait apaisait les esprits les plus échauffés.
Tu m’attendais, assis sur le petit banc de pierre, ta silhouette se découpait sur le mur de grès. Calme et silencieux comme à ton habitude, ton regard suivait ma progression. Chacun de mes pas me rapprochait de ton désir.
Plus qu’un mètre. Je me suis arrêtée. Tu t’es levé. Nous sommes restés un long moment nous fixant intensément, sans dire un mot. Le vent faisait danser l’étoffe de ma robe me donnant l’aspect irréel d’une fée. Tu as dit : «Tu es belle, Pili Pili, et la Lune donne une couleur plutôt jolie à tes cheveux.»
Tu m’as tendue la main et m’a attirée contre toi et puis tu m’as enveloppée de tes bras. Il faisait bon, là… Mon nez dans ton cou, ma tête contre ton épaule forte et rassurante. Mes yeux se sont mouillés. J’étais comme une enfant avec un chagrin si grand… Tes bras m’ont serrée plus fort, ta main caressait doucement mes cheveux. «Laisse-toi aller, Alice. Tout va bien maintenant. C’est fini. Tout va bien aller maintenant.»
Tu m’as portée jusqu’à la chambre. Lentement, tu as fait glisser ma robe. La pâleur de ma peau contrastait avec l’ébène de la tienne. J’ai pris ton visage entre mes mains comme un joyau précieux. «Tu es beau.»
J’ai posé mes lèvres délicatement sur les tiennes et je les ai embrassées. J’ai pris mon souffle à l’aube de ta bouche. Dans nos regards, le reflet étourdissant d’un amour fou.
Et puis… les minutes et les heures ont tourné sur le cadran de la vieille horloge de la cuisine. Seul le carillon marquait le passage du temps. Nous, on s’en foutait du passé. On se conjuguait au présent et au futur. On se buvait, on se dévorait, on n’était plus qu’un jusqu’à ce que la jouissance nous laisse pantelants, mais repus, comblés.
Nous avons traversé la nuit et le jour ainsi. Et puis d’autres encore….
Avant de nous quitter, je t’ai demandé de ma petite voix : «C’est ça, vivre d’amour et d’eau fraîche ? » Tu as répondu avec un baiser.
Je me rends compte à quelque trente minutes avant la clôture des inscriptions que je n’ai pas envoyé de texte alors que je voulais le faire. Il fallait faire parvenir un poème ou un recueil de poèmes en vers ou en prose dont la longueur totale était comprise entre 400 et 600 mots. À 23h 55, mon texte est écrit, il compte 400 mots pile. Je transmets par voie électronique le tout à 23h57. Je respire… À minuit deux, je prends le temps de lire les règlements et je m’aperçois que le texte sans le titre devait avoir un minimum de 400 mots! Mon titre originel en comptait six… Mon texte fut donc disqualifié pour non-respect des règlements… Cela m’a donné l’occasion de le retravailler et de le publier dans mon espace personnel 😉
Vingt… plus une pensées poisseuses
d’une perverse narcissique
1. Vénérer les vernissages pour la flagornerie du flatteur qui y traine ses révérences éculées, sa langue sale et ses caresses de carnassier.
2. Tramer des complots malhabiles dans les arrière-cuisines là où se cachent les mal-aimés qui offrent leur panse aux puissances caverneuses.
3. Aviver une démente mais risible rancune pour le prix de son âme et de celle des autres. Tant pis! Qu’ils crèvent tous en enfer! Satan rit déjà… Ah! Ah Ah!
4. Mépriser la joie de vivre parce que le destin nous fait un pied de nez avec la bouche en cul de poule et qu’il a pris le mors aux dents.
5. Crier à tue-tête des insanités au voisin qui plante ses poteaux bleus même en été, symbole de l’hiver qui ne finit jamais dans ce pays blanc et froid.
6. Déguiser les poteaux en épouvantails à moineaux pour en oublier la laideur.
7. Avaler tous les soirs une pilule magique pour dormir comme la belle au bois dormant dont le prince ne porte définitivement pas de chapeau.
8. Se battre pour la justice parce qu’après tout le sang de Gavroche n’aura pas coulé pour rien sur les barricades des boulevards parisiens.
9. Gaver des cochons gras, sans même avoir l’opportunité d’en faire des saucissons.
10. Se souvenir qu’il n’y a pas qu’Hamlet qui trouve que quelque chose est pourri dans le royaume du Danemark.
11. Écrire des lipogrammes pour se vider le coeur : vil rêve ni mièvre ni tiède, ni intense ni immense… Le rêve… Est-il ici en cette ville? Menteries! Pipes insipides : vide, le rêve!
12. Crier, lever le fer, blesser le silence à coup d’épées dans l’air tandis que les moulins, ailes dans le vent, sans relâche, continuent de moudre le grain se fichant pas mal des illuminés, inspirés ou pas.
13. Avoir la tête enflée et se jeter des fleurs parce que son nom apparait en manchette du Monde.
14. Tweeter les url qui feront de soi une star.
15. Filer vers minuit dès que le fil du temps glisse vers le lit du fleuve et dessine sur l’écume impétueuse, ivre de désir, ses lèvres…
16. Se jeter du haut du cap : dangereux? Ardu? Suspect? Même pas! Superbe et exaltant! Ne pas le retrouver en bas, c’est surtout ça!
17. Marcher sur des oeufs et s’écraser sur le plancher.
18. Relire les 8414 tweets écrits depuis trois ans pour trouver l’inspiration.
19. Boire du vin, une coupe, une autre, puis ne plus compter parce qu’en être incapable.
20. S’aimer.
21. Persévérer et signer parce que tout est dit et que rien ne vaut de continuer.
Bien placés bien choisis
quelques mots font une poésie
les mots il suffit qu’on les aime
pour écrire un poème
(Raymond Queneau, « Pour un art poétique », III)
Dire des mots qu’on aime, en ribambelles, pour le plaisir… Comme un bonbon, laisser les consonnes fondre contre les dents, les voyelles glisser sur la langue, les diphtongues caresser le palais, les rrrr roucouler, les fff frissonner, les mmm se pâmer…
Se délecter des saveurs incomparables, des arômes qu’ils dégagent; se laisser habiter par l’émotion et accéder à nos sentiments les plus profonds… Les bons comme les mauvais… parce que, des fois, aussi les mots tempêtent, se gonflent, s’empêtrent, se déchainent! Coups de machettes à couteaux tirés. Coupent, coupent! Taillent, taillent! Cisaillent et font mal, les ssss assassins, les iiiii stridents, les nnnnn comme des nons qui fracassent, les bbbb qui bégaient, et tombent, et chutent, et ne se relèvent pas. Blessure fatale.
Quand on me fait mal avec des mots, moi je me dis des mots que j’aime, en ribambelles, pour que le plaisir revienne… Que la morsure s’atténue et disparaisse… Comme un bonbon, je laisse les consonnes fondre contre mes dents, les voyelles glisser sur ma langue, les diphtongues caresser mon palais, les rrrr roucouler, les fff frissonner, les mmm se pâmer… Et la magie opère : les syllabes se lient, s’arabiscottent et s’étonnent : «Tiens comme vous êtes jolie, comme vous me semblez belle! Voudriez-vous m’accorder cette danse jusqu’à la prochaine virgule? Allez, un petit french avant l’exclamation», susurre un coquelicot en pamoison…
Pour me consoler des mots, je fais un poème. Bref ou non, je plonge dans l’extrême, j’extirpe le vilain, je cherche des mots que j’aime. Des mots doux pour panser mes blessures. Des mots sucrés pour retrouver mon sourire. Des mots câlins comme une berceuse pour m’endormir : saugrenu, colimaçon, pâquerette, éclectique, illumination, hurluberlu, hasard, aphrodisiaque… Je les sors du dictionnaire pour qu’ils virevoltent dans une phrase toute pimpante et rutilante; une belle phrase, une phrase qui touche le coeur et l’âme, une phrase comme un grigri, une phrase qui guérit…
Et sous les ponts coule ma peineIl m’en souvient, c’était hierDemain déjà luitUn oiseau chanteMa joie est pleine
En ce bel après-midi de juin, j’ai eu la chance de suivre un atelier avec un ancien élève de l’école secondaire Jean-de-Brébeuf, Aly Ndiaye alias Webster qui venait rencontrer les élèves de 5e secondaire de cette même école située à Limoilou (Québec).
Après quelques précisions sur son parcours personnel et sur des éléments-clés utilisés dans l’écriture des textes de ses chansons, suffisance des rimes et allitération notamment, Webster nous invite à nous laisser porter par le tempo d’une mélodie pour nous stimuler la muse durant 10 minutes consacrées à l’écriture spontanée d’un texte suivant une consigne précise qui nous permet de jouer avec la manipulation des images et des sonorités, chère à Webster dans la composition de ses chansons.
Webster fait piger au hasard dans le dictionnaire un mot. Il s’agit de «détournement». Ensuite, on trouve des mots qui riment avec ce dernier. Webster les inscrit sur le tableau et nous invite à composer un texte où ce mot figurera ainsi que d’autres rimant avec lui.
Voici donc le texte que j’ai écrit pour ce premier défi.
Sur la lame infinie de la vague
Vois le radeau de mon âme qui divague
Catastrophe humaine, voie de détournement
Vide, abîme, silence, rouleau blanc sans plus de déroulement
T’as beau lancer ta ligne
Y a pas un poisson qui s’enligne
Fatal, fatal, fatalité
T’es mort sans même avoir péché.
Le deuxième défi auquel Webster nous a conviés était de jouer avec les figures de style, les plus simples, la comparaison et la métaphore, en s’inspirant du thème de la nature.
Et ça a donné ça :
Croque-matin
Si la Terre était une orange
Les hommes seraient des pépins.
Petites pépites de couleur
Qui enchantent le décor
Comme des grains de café aux arômes variés
Le matin à mon petit déjeuner.
Je sens la palme de ton corps onduler
Sous la paume de ma main éveillée
Ta peau s’électrise…
Sensualité qui attise
Le désir
Je me tais.
Censuré!
Enfin, pour clore l’après-midi, il fallait parler d’un personnage célèbre fictif ou réel en ne prononçant jamais son nom, mais en le faisant deviner par le jeu des périphrases et des référents culturels.
Inspirée par mon amie Monique Le Pailleur (alias @Aurise sur Twitter) et ses défis d’écriture collaborative des derniers mois (FictionBD et FictionTP, Juste des E, Microfictions monovocaliques, Twitteroman sans E) je me jette à l’eau à mon tour, en espérant que les twittérateurs et twiterrateuses (-res) y trouveront une nouvelle occasion de se dégourdir l’imagination et de s’amuser avec les mots, les images, les rimes, les sonorités et… tutti quanti. 🙂
Le défi
Il s’agira pendant le long congé de la fête du Canada, soit du 1er juillet à partir de 8h au 3 juillet jusqu’à 16h (heure de Québec), de pasticher collectivement un poème de Jacques Prévert intitulé Pour faire le portrait d’un oiseau. Il s’agit de pasticher en continuité et en tenant compte des tweets antérieurs.
Plusieurs thématiques pourront être explorées et vous pourrez les suivre en ajoutant un croisillon particulier pour chacune d’entre elles. Voici bien arbitrairement les thématiques que j’ai choisies :
Pour Faire le Portrait d’un ami abrégé sous le croisillon #PFPami
Pour Faire le Portrait d’un pays abrégé sous le croisillon #PFPpays
Pour Faire le Portrait d’une maison abrégé sous le croisillon #PFPmaison
Je colligerai les tweets au fur et à mesure qu’ils seront produits et je publierai les pastiches créés durant la fin de semaine sur mon blogue.
Le 26 décembre 2004, un séisme se produisit, au large de l’île indonésienne de Sumatra avec une magnitude de 9,1 à 9,3. Ce tremblement de terre eut la quatrième magnitude la plus puissante jamais enregistrée dans le monde. L’Indonésie, les côtes du Sri Lanka et du sud de l’Inde, ainsi que l’ouest de la Thaïlande furent dévastées et le bilan en pertes humaines dépassa les 220 000 personnes. Ce fut l’un des 10 séismes les plus meurtriers et le pire tsunami jusqu’à aujourd’hui.
Suite à ces tragiques événements, mon école avait organisé un spectacle et une campagne pour récolter des fonds et aider les orphelinats de la congrégation des soeurs de Jésus-Marie qui se trouvaient dans ces régions. J’avais alors contribué à ce spectacle en interprétant un slam accompagnée par le violoncelle et le violon de deux de mes élèves très talentueuses, Rosemarie Sabor et Sheila Jaffée. Aujourd’hui, le séisme subi par le Japon réveille en moi le triste souvenir de la composition de ce texte.
Journal
26 décembre
8 heures, à peine
Une vague
Énorme
Terrible
Un raz-de-marée
Sans fin
Déferle
Écrase
Détruit
Avale
Tue
Tsunami
Plus tard
Dans la lumière du petit matin
Décombres
Ruines
Villes dévastées
Immeubles
Routes
Arbres
Déformés, cassés, pulvérisés
Terres ravagées
Tsunami
Visages constellés d’écorchures
Corps meurtris
Esprits ravagés
Cœurs déchirés
Orphelins hagards
Parents en pleurs
Amis disparus
Existences fauchées
Vies arrêtées
Morts injustes par milliers
Tsunami
Tristesse indicible
Émotion douloureuse
Sentiment d’impuissance
Appels au secours
Recherches vaines des survivants
Errance folle
Angoisse insupportable
Désespoir accablant
Solitude inconsolable
Turpitude ignoble
Rage sourde
Tsunami
Mains tendues vers les oiseaux de fer
Regards suppliants
Faim inapaisée
Soif ardente
Attente interminable
Cris oppressants
Images atroces de la misère humaine
Tsunami
Indonésie
Jakarta
Sumatra
Sri Lanka
Thaïlande
Phuket
Inde
Birmanie
Bengladesh
Maldives
Paradis terrestres
En un jour
Anéantis