…ou quand la valeur n’attend pas le nombre des années
Ce soir, 26 janvier 2012, ils étaient cinquante. Cinquante jeunes, des hauts comme trois pommes, avec même pas deux chiffres à leur âge et des plus vieux, des graines d’ados, réunis dans quatre groupes pour se partager la scène, les instruments, les micros et surtout les bravos parce que Gad, Flexobob, Zone 51 et Les Metallic, ils les méritaient nos applaudissements ainsi que tous ceux, parents comme éducateurs, qui les ont soutenus, encouragés, tous ceux qui se sont dévoués pour qu’ils puissent vivre un lancement d’album digne de ce nom et qu’on salue leur travail, leur persévérance et leur talent.
Sérieux, joyeux, concentrés, enthousiastes, fébriles, pleins d’énergie et surtout fiers de tous les efforts accomplis pendant les quatre derniers mois pour apprendre à jouer de la guitare, du clavier, de la batterie, des percussions, à chanter en français, en anglais, ils ont enchaîné avec brio comme des pros des succès d’hier et d’aujourd’hui (Adèle, Katie Perry, Lio, Niagara entre autres et leurs propres compositions), pas gênés pour cinq cennes, interrompant Les cactus de Dutronc par une petite blague, chorégraphiant des pas de danse sur LMFAO… Bref, IMPRESSIONNANTS!
Moi, je swinguais sur leurs notes, et je me suis dit, en les écoutant, que j’avais la chance de faire le «pluss» beau métier du monde, celui qui donnait l’occasion d’aider des jeunes à s’épanouir, à trouver leur «voix», celui où on pouvait avoir l’audace de croire en ses rêves, de les réaliser et de constater qu’il n’y a pas que dans les contes de fées que les fins sont heureuses, que, des fois, dans la vie aussi, ça existe pour vrai, comme ce soir.
D’ailleurs, je suis prête à parier que Jean-Sébastien Boies, l’instigateur du projet Amplisson, qui a accompagné, avec d’autres professionnels, ces enfants de l’école institutionnelle de l’Arc-en-Ciel et de l’Aventure depuis l’hiver 2010, a su créer un réel engouement à voir les yeux des plus jeunes briller en regardant leurs aînés sur la scène et que la relève est assurée pour l’année prochaine. Longue vie à Amplisson et comme le propose Mario Asselin «pourquoi n’aurait-on pas un genre de « Cégep en spectacle » au primaire pour les apprentis-musiciens qui ont déjà, à dix ou onze ans, la gestuelle typique des vedettes du pop-rock !»
Je laisse le mot de la fin à un grand poète qui avait lui aussi le sens du rythme, Monsieur Paul Verlaine qui écrivait dans son Art poétique «De la musique encore et toujours ! […] Et tout le reste est littérature.»
Musique, maestro!