Le 26 décembre 2004, un séisme se produisit, au large de l’île indonésienne de Sumatra avec une magnitude de 9,1 à 9,3. Ce tremblement de terre eut la quatrième magnitude la plus puissante jamais enregistrée dans le monde. L’Indonésie, les côtes du Sri Lanka et du sud de l’Inde, ainsi que l’ouest de la Thaïlande furent dévastées et le bilan en pertes humaines dépassa les 220 000 personnes. Ce fut l’un des 10 séismes les plus meurtriers et le pire tsunami jusqu’à aujourd’hui.
Suite à ces tragiques événements, mon école avait organisé un spectacle et une campagne pour récolter des fonds et aider les orphelinats de la congrégation des soeurs de Jésus-Marie qui se trouvaient dans ces régions. J’avais alors contribué à ce spectacle en interprétant un slam accompagnée par le violoncelle et le violon de deux de mes élèves très talentueuses, Rosemarie Sabor et Sheila Jaffée. Aujourd’hui, le séisme subi par le Japon réveille en moi le triste souvenir de la composition de ce texte.
Journal
26 décembre
8 heures, à peine
Une vague
Énorme
Terrible
Un raz-de-marée
Sans fin
Déferle
Écrase
Détruit
Avale
Tue
Tsunami
Plus tard
Dans la lumière du petit matin
Décombres
Ruines
Villes dévastées
Immeubles
Routes
Arbres
Déformés, cassés, pulvérisés
Terres ravagées
Tsunami
Visages constellés d’écorchures
Corps meurtris
Esprits ravagés
Cœurs déchirés
Orphelins hagards
Parents en pleurs
Amis disparus
Existences fauchées
Vies arrêtées
Morts injustes par milliers
Tsunami
Tristesse indicible
Émotion douloureuse
Sentiment d’impuissance
Appels au secours
Recherches vaines des survivants
Errance folle
Angoisse insupportable
Désespoir accablant
Solitude inconsolable
Turpitude ignoble
Rage sourde
Tsunami
Mains tendues vers les oiseaux de fer
Regards suppliants
Faim inapaisée
Soif ardente
Attente interminable
Cris oppressants
Images atroces de la misère humaine
Tsunami
Indonésie
Jakarta
Sumatra
Sri Lanka
Thaïlande
Phuket
Inde
Birmanie
Bengladesh
Maldives
Paradis terrestres
En un jour
Anéantis
Nathalie,
Tes sublimes vagues de mots emportent tout, laissant en chemin une tristesse sans fin, un sentiment de vive impuissance.
Les vagues déferlantes de ta poésie remuent profondément mon âme et secouent fortement mes certitudes écroulées.
Japon, Japon, je te pleure et compatis de tout mon coeur à ton présent.