À Jonathan
Souffle brusque du vent indocile
Qui n’en fait qu’à sa tête
Acrobates patientes ou esclaves serviles, les herbes courbent l’échine
S’agitent et s’affolent sans répit
Dans une danse qui s’affranchît du tempo
Une horde hirsute et indisciplinée assaille mon visage où s’enferme mon regard Moi, debout sur la rive, je m’enracine Mes deux pieds plantés en X Je suis là Le coeur dynamité Les pensées qui s’arrachent comme un Boeing dans le ciel Les cris ravalés plus profond que ma gorge Dans mon ventre où je voudrais qu’ils s’abîment
Une ambulance passe Sirènes hurlant et gyrophares clignotant Mais la douleur occupe mes oreilles Il en faudrait cent mille pour remplir le silence Serait-ce assez pour braver le vide?
Je suis insensible Aux froufrous des feuilles A la lumière du fleuve A la chaleur du soleil Au bonheur des passants
Cette chienne, la salope jubile La mort m’a prise par surprise.