À Kennedy
[…] c’est la fin du début.
Kennedy – Différent
Mes rues sont pleines de rêves morts et d’étoiles écornées
Poussés par le vent malin, certains trouvent encore la force de rouler
Sur le sol, évitant les ornières, les faux pas ou les Passe ton tour
J’écoute le souffle du matin
Bruissement des mots du ciel quand mes pieds froissent les feuilles à terre
Un chemin s’ouvre : une lame de lumière fend l’onde mobile
Rien n’est sûr ici-bas
Même pas le pont qui relie les rives
Même pas les arbres dont les racines courent sur la grève
Même pas ces feuilles immobiles en haut des érables
J’imagine leur chute
Lente descente programmée?
Comme nous
Qui a décidé que c’était terminé?
Sur la branche, il n’en restera bientôt qu’une
Résistance inutile
Est-elle fière d’être la dernière ou pense-t-elle à décrocher?
Solitude amère
Qu’est-ce qui reste, après tout?
Je sais
Toi aussi
Tout le monde
Qu’à travers l’épaisseur tremblante du brouillard
Sans clé des songes, point de salut
Et puise l’amertume
Oublie l’étincelle
La vie, l’espoir au creux des mots
Le sablier de mes nuits ne t’attendra plus.