In memoriam

30 janvier 2014

«L’absence est la présence extrême

Monique Le Pailleur

 

Monique aimait les mots. Monique aimait le jeu. Monique aimait la pédagogie. Monique aimait les défis. Et nous, nous aimions Monique…

 

Avec elle, on remixait la littérature, on supprimait des lettres, on écrivait des histoires à coup de trois mots ou de 140 caractères : on s’amusait comme des fous. On inventait d’autres possibles, on réfléchissait au mieux, on ouvrait des portes : on rêvait à une école idéale.

 

Et maintenant, qu’allons-nous faire que tu es partie?

 

On dira, Monique en souvenir de toi, des mots doux, des mots de miel, des mots divins. On dira des mots magiques, de délicats mensonges.

 

On dira, on dira, Monique en souvenir de toi, des myriades de mots, des discours malicieux, des mots majestueux, de délicates mélopées, des murmures mystérieux.

 

On dira des désirs dodus. On déliera de défi en défi le fil des destinées, Monique en souvenir de toi. On rêvera de dissidence extrême sans hésiter dans l’impatience rebelle. On planera sans limites ni regrets. On enfantera l’infini. On magnifiera l’existence. On tissera ici et là des reliefs indécidables sans attendre d’habiter l’instant et de s’y perdre.

On se délestera des doutes et on diluera la mort. On se délivrera de la monumentale douleur. On ensemencera la réalité d’images débridées. On réalisera nos rêves et surtout, surtout, surtout ici, avec vous tous, Monique en souvenir de toi, on en imaginera d’irréalisables et on continuera d’écrire car tu le savais, écrire, c’est extirper du rien le merveilleux d’une présence imprévue.

À toi, in memoriam, ma belle amie,

Nathalie

 

Lié à: le plateau de Beauregard.