En ce bel après-midi de juin, j’ai eu la chance de suivre un atelier avec un ancien élève de l’école secondaire Jean-de-Brébeuf, Aly Ndiaye alias Webster qui venait rencontrer les élèves de 5e secondaire de cette même école située à Limoilou (Québec).
Après quelques précisions sur son parcours personnel et sur des éléments-clés utilisés dans l’écriture des textes de ses chansons, suffisance des rimes et allitération notamment, Webster nous invite à nous laisser porter par le tempo d’une mélodie pour nous stimuler la muse durant 10 minutes consacrées à l’écriture spontanée d’un texte suivant une consigne précise qui nous permet de jouer avec la manipulation des images et des sonorités, chère à Webster dans la composition de ses chansons.
Webster fait piger au hasard dans le dictionnaire un mot. Il s’agit de «détournement». Ensuite, on trouve des mots qui riment avec ce dernier. Webster les inscrit sur le tableau et nous invite à composer un texte où ce mot figurera ainsi que d’autres rimant avec lui.
Voici donc le texte que j’ai écrit pour ce premier défi.
Sur la lame infinie de la vague
Vois le radeau de mon âme qui divague
Catastrophe humaine, voie de détournement
Vide, abîme, silence, rouleau blanc sans plus de déroulement
T’as beau lancer ta ligne
Y a pas un poisson qui s’enligne
Fatal, fatal, fatalité
T’es mort sans même avoir péché.
Le deuxième défi auquel Webster nous a conviés était de jouer avec les figures de style, les plus simples, la comparaison et la métaphore, en s’inspirant du thème de la nature.
Et ça a donné ça :
Croque-matin
Si la Terre était une orange
Les hommes seraient des pépins.
Petites pépites de couleur
Qui enchantent le décor
Comme des grains de café aux arômes variés
Le matin à mon petit déjeuner.
Je sens la palme de ton corps onduler
Sous la paume de ma main éveillée
Ta peau s’électrise…
Sensualité qui attise
Le désir
Je me tais.
Censuré!
Enfin, pour clore l’après-midi, il fallait parler d’un personnage célèbre fictif ou réel en ne prononçant jamais son nom, mais en le faisant deviner par le jeu des périphrases et des référents culturels.
Alors qui suis-je?
Je suis connu comme la peste
Personne me parle
Tout le monde me déteste
J’ai les dents longues et le poil hirsute
La voix rauque et une gueule de brute
Je suis grand
Je suis méchant
J’aime la chair tendre et rose
Des cochons
Du chaperon
De tous ceux qui osent
Entrer dans le bois
Sans fusil, sans chien , sans foi ni loi.